De l'influence du bruit sur mes petits nerfs
il faut quand même
que je vous parle de ce qui occupe l'espace dans ce collège....le
bruit! ça commence à 6h45 lorsque les portes s'ouvrent et que le flot
d'élèves se déverse dans la cour. Bruit de voix, bruits de sifflements,
bruits de hurlements, bruits de coups dans les portes. Puis, c'est la
classe et alors là, c'est le pompon! Il y a le bruit que font les élèves
en entrant, entre le glapissement et le beuglement. Il y a le bruit
de ceux qui entrent en chantant ( ce n'est pas ce qu'il y a de plus
désagréable...) puis il y a le bruit des chaises que l'on déplace, que
l'on soulève et que l'on repose avec fracas sur le sol, le bruit des
tables ( idem) le bruit des portes de l'armoire en fer où se trouvent
les livres et les cahiers, le bruit des coups donnés sur les tables, des
gamins qui frappent dans leurs mains, qui s'interpellent d'un bout à
l'autre de la classe, de ceux qui ne savent pas s'adresser à moi sans
hurler, le bruit des livres qu'ils se distribuent en les jetant
violemment sur les tables, le bruit de la classe d'à côté ( c'est
toujours rassurant de savoir qu'on n'est pas seul dans cet enfer...) le
bruit de ceux qui sont dans la cour et celui de ceux qui sont dans les
couloirs. Le petit bruit du crayon dont on fait cliquer le bitogneau qui
fait sortir la mine, on ne l'entend jamais celui-là, trop petit ce
bruit, trop discret. Nous, ce qu'on entend, c'est l'équivalent de trois
avions au décollage, c'est la voix hyper aiguë du petit Léon qui a
toujours un truc à dire à son voisin, la voix tonitruante et puissante
de Henere qui ne sait pas ce que c'est que de se taire, les portes en
fer qui résonnent quand on y fout un coup de poing dedans, c'est 26
gamins qui hurlent la réponse à ta question en même temps parce qu'ils
n'ont pas encore appris à lever le doigt en dépit de ce que tu leur as
enseigné. Alors quand ça sonne, quand le dernier tumulte de la sortie de
la classe est enfin terminé et que tu fermes ta classe pour être un peu
dans le silence, tu respires, tu souffles, tu gonfles tes poumons, tu
fermes un peu les yeux, tu sens tomber sur toi comme un petit nuage de
coton qui t'adoucit soudain, te fait reprendre des forces pour pouvoir
revenir le lendemain.....Vous l'aurez compris, aujourd'hui, j'ai un
petit peu besoin de réconfort..
hey Blandine ! on est en manque de nouvelles depuis plus d'un mois !!
RépondreSupprimeril faut aussi chaud à Nantes que chez "toi"...
écris vite. Je suis très heureuse de te lire
Des énormes bisous