mardi 11 février 2014

De l'influence du bruit sur mes petits nerfs

il faut quand même que je vous parle de ce qui occupe l'espace dans ce collège....le bruit! ça commence à 6h45 lorsque les portes s'ouvrent et que le flot d'élèves se déverse dans la cour. Bruit de voix, bruits de sifflements, bruits de hurlements, bruits de coups dans les portes. Puis, c'est la classe et alors là, c'est le pompon! Il y a le bruit que font les élèves en entrant, entre le glapissement et le beuglement. Il y a le bruit de ceux qui entrent en chantant ( ce n'est pas ce qu'il y a de plus désagréable...) puis il y a le bruit des chaises que l'on déplace, que l'on soulève et que l'on repose avec fracas sur le sol, le bruit des tables ( idem) le bruit des portes de l'armoire en fer où se trouvent les livres et les cahiers, le bruit des coups donnés sur les tables, des gamins qui frappent dans leurs mains, qui s'interpellent d'un bout à l'autre de la classe, de ceux qui ne savent pas s'adresser à moi sans hurler, le bruit des livres qu'ils se distribuent en les jetant violemment sur les tables, le bruit de la classe d'à côté ( c'est toujours rassurant de savoir qu'on n'est pas seul dans cet enfer...) le bruit de ceux qui sont dans la cour et celui de ceux qui sont dans les couloirs. Le petit bruit du crayon dont on fait cliquer le bitogneau qui fait sortir la mine, on ne l'entend jamais celui-là, trop petit ce bruit, trop discret. Nous, ce qu'on entend, c'est l'équivalent de trois avions au décollage, c'est la voix hyper aiguë du petit Léon qui a toujours un truc à dire à son voisin, la voix tonitruante et puissante de Henere qui ne sait pas ce que c'est que de se taire, les portes en fer qui résonnent quand on y fout un coup de poing dedans, c'est 26 gamins qui hurlent la réponse à ta question en même temps parce qu'ils n'ont pas encore appris à lever le doigt en dépit de ce que tu leur as enseigné. Alors quand ça sonne, quand le dernier tumulte de la sortie de la classe est enfin terminé et que tu fermes ta classe pour être un peu dans le silence, tu respires, tu souffles, tu gonfles tes poumons, tu fermes un peu les yeux, tu sens tomber sur toi comme un petit nuage de coton qui t'adoucit soudain, te fait reprendre des forces pour pouvoir revenir le lendemain.....Vous l'aurez compris, aujourd'hui, j'ai un petit peu besoin de réconfort..

1 commentaire:

  1. hey Blandine ! on est en manque de nouvelles depuis plus d'un mois !!
    il faut aussi chaud à Nantes que chez "toi"...

    écris vite. Je suis très heureuse de te lire
    Des énormes bisous

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